Contact : Philippe Cuny

 

Contexte, enjeux

 

Les écosystèmes marins sont soumis et impactés par des apports multiples de contaminants organiques et inorganiques (Millennium Ecosystem Assessment, 2005). C’est particulièrement le cas dans les zones côtières du fait du développement croissant des populations humaines et du développement des activités anthropiques (e.g., industries, transports, urbanisation) (Gavrilescu et al., 2015). Une grande diversité et quantité de composés vont intégrer chroniquement ou accidentellement le milieu marin, tels que des éléments traces (Ets) (As, Ag, Cd, Cu, Hg, Cd, Pb, etc.) ou des polluants organiques persistants (pesticides organochlorés, polychlorobiphényles, certains hydrocarbures aromatiques polycycliques, etc.).

C’est aussi le cas de nombreux autres contaminants chimiques, dits émergents, dont les voies d’exposition potentielles et les effets toxiques sont peu ou pas connus (phtalates, filtres solaires, produits pharmaceutiques, retardateurs de flamme, etc.) (Hutchinson et al., 2013 ; Castro-Jiménez et al., 2014 ; Jiang et al., 2014 ; Birch et al., 2015 ; Net et al., 2015).

Comprendre les processus biotiques et abiotiques qui régissent la dynamique des contaminants et les conséquences de leur présence dans les environnements marins constitue par conséquent une thématique d’intérêt majeur, tant au niveau scientifique que sociétal (e.g., impacts des polluants sur les organismes marins et sur le fonctionnement des écosystèmes, transfert de contaminants entre compartiments abiotiques ou vers/dans les réseaux trophiques, de la bioaccumulation de certains contaminants dans les espèces exploitées– Vandermeersch et al., 2015).

Ce défi aura pour objectif de favoriser et développer les approches multidisciplinaires nécessaires à la compréhension des processus complexes et multiples qui conditionnent le devenir et les effets des contaminants en milieu marin (e.g., Cuny et al., 2011).

Objectifs scientifiques

 

Les objectifs scientifiques, focalisés sur des contaminants modèles (e.g., ETs, phtalates, retardateurs de flamme organophosphorés, hydrocarbures, etc.), sont notamment de :

  1. déterminer les niveaux de contamination et les flux de contaminants entre compartiments ;
  2. déterminer les processus biotiques et abiotiques qui régissent leur transfert, leur biodisponibilité, leur (bio)dégradation/(bio)transformation et bioremédiation ;
  3. étudier les mécanismes de bioconcentration-bioaccumulation-bioamplification des contaminants au sein des réseaux trophiques ;
  4. intégrer/développer les modèles de dynamique des contaminants et de leur dispersion dans les écosystèmes marins.

Par ailleurs, ce défi s’intéressera aussi à l’évaluation des effets des contaminants (polluants) sur les écosystèmes marins (i.e., impact sur la biodiversité, sur la dynamique des populations et des communautés) et sera de ce fait corrélé à ETE.

En lien direct avec OBSERVATION et AGIR, il permettra de développer des stratégies de quantification et de monitoring, et fournira aussi des éléments conceptuels pour l’élaboration de (bio)indicateurs à finalité de management environnemental.