Félicitations à Quentin-Boris Barral (OPLC) qui a soutenu sa thèse le jeudi 21 juillet 2022

 

Sur le sujet suivant :

Caractérisation du front Nord-Baléares : variabilité et rôle de la circulation des masses d'eau en Méditerranée Occidentale

 sous la direction de

 

M. Bruno ZAKARDJIAN, professeur des Universités, Université de Toulon (France), Directeur de thèse

 

 

Co-encadré par M. Franck DUMAS, Chargé de Recherche, SHOM, Brest (France) et M. Pierre GARREAU, Chargé de Recherche -HDR, LOPS, IFREMER, Brest (France)

 

devant un jury composé de

Mme Claude ESTOURNEL, Directrice de Recherche-CNRS, LEGOS-Toulouse Rapportrice

Mme Sabrina SPEICH, Professeur, LMD-ENS-IPSL Paris Rapportrice

Mme Karina von SCHUCKMANN, Chargée de Recherche-HDR, Mercator-Océan, Toulouse Examinatrice

M. Baptiste MOURRE, Chargé de Recherche, SOCIB, Palma de Majorque (Espagne) Examinateur

M. Samuel SOMOT, Chargé de Recherche, CNRM, Météo-France Toulouse (France) Examinateur

M. Franck DUMAS, Chargé de Recherche, SHOM, Brest (France), Invité

M. Pierre GARREAU, Chargé de Recherche -HDR, LOPS, IFREMER, Brest (France), Invité

M. Bruno ZAKARDJIAN, Professeur des Universités, Université de Toulon (France), Directeur de thèse

 

Résumé :

En Méditerranée Occidentale, le front des Baléares (BF) marque l'affrontement des eaux atlantiques (AWs) moins salées et méditerranéennes (mAWs) plus salées ; le front Liguro-Provençal résulte du transport des eaux chaudes tyrrhéniennes dans le Courant Nord ; le front des Pyrénées (PF) est issu du contraste nord-sud des forçages éoliens autour des Pyrénées. Le front Nord-Baléares (NBF) situé entre îles Baléares, Corse et Sardaigne, semble séparer les bassins Provençal et Algérien, et est moins bien défini. Certaines études le considèrent comme un front thermique, d’autres comme un front de salinité, ou encore associé à une possible circulation de fermeture entre Minorque et la Corse du "Gyre Nord" (une boucle cyclonique de courants), voire comme limite sud à la convection hivernale. Cette thèse caractérise ce front. Une méthode de détection est appliquée aux données de température de surface de mer (SST) observées par satellite et à celles d'une simulation (la réanalyse MEDRYS1V2, 1992-2013), ainsi qu’à ses données simulées de salinité de surface de mer (SSS). Deux zones de présence récurrente des fronts apparaissent : deux zones frontales. La première relie Pyrénées et Corse par des fronts thermiques en été-automne en proche surface (0-50m). Elle constitue le prolongement à l'est du PF lorsque ses masses d'eau sont advectées en subsurface par la circulation régionale. La seconde relie Minorque et Sardaigne par des fronts halins sans variabilité saisonnière. Elle caractérise la continuation à l'est du BF et la confrontation entre mAWs, et AWs déplacées par les tourbillons algériens (AEs). En conséquence, ces deux zones de fronts distinctes, précédemment confondues au sens du NBF, sont ici baptisées les Zones Frontales Pyrénées-Corse et Baléares-Sardaigne. La Zone Frontale thermique Pyrénées-Corse n’est pas influencée par la formation d’eau profonde (DWF). En revanche, la Zone Frontale haline Baléares-Sardaigne présente une variabilité spatiale à l’échelle interannuelle. Elle se déplace vers le sud sur une centaine de kilomètres lors des années à DWF, et sans, retrouve sa position stable au nord sous l’influence des AEs. Un algorithme diagnostique de détection des masses d’eau du bassin occidental a été développé pour les quantifier dans la réanalyse. Il évalue leurs caractéristiques, leurs cœurs, volumes et circulations spécifiques. Le premier résultat est l'oscillation saisonnière latitudinale du courant de fermeture du Gyre Nord. Sont aussi détectés des épisodes irréalistes de circulation et mélange d'eau profonde (1998-1999, 2003 et 2010). Néanmoins, la réanalyse leur est résiliente, si bien qu'une dynamique interannuelle est observée sur les eaux profondes : la DWF disloque le Gyre Algérien profond et cyclonique. Différencier ces deux régimes (avec ou sans DWF) montre que toutes les masses d'eaux sont affectées par la déstabilisation du gyre. En surface, les AWs ne subissent plus l'entraînement cyclonique et leur circulation zonale migre le sud, expliquant le déplacement de la Zone Frontale Baléares-Sardaigne. Autrement, la Transition Ouest-Méditerranéenne (WMT, due à la DWF de 2005) a entraîné un débordement réaliste des eaux profondes dans le canal de Sardaigne en 2009. L'algorithme montre que ce transit profond ouest-est a provoqué en surface un retour est-ouest. Cet évènement apporte des mAWs par le canal de Sardaigne au lieu, d'ordinaire, le canal Est-Corse. Il a amené une partie des AWs vers le bassin provençal en 2009, déplaçant de manière atypique mais réaliste la Zone Frontale Baléares-Sardaigne jusqu’à la Corse.