Jérôme Labille, DR CNRS au Cerege à Aix : Transfert des contaminants dans l'environnement aqueux via la matière particulaire colloïdale – Cas des nanoparticules manufacturées issues de crèmes solaires.

8 avril 2021

Le milieu naturel est une formidable machine à purifier et filtrer l'eau dont l'étude du fonctionnement peut aider non seulement à élaborer de nouveaux procédés de traitement adaptés aux contaminants récalcitrants, mais aussi à recommander de nouveaux concepts d'éco-conception qui permettent de réduire les pollutions à la source.
Dans le contexte actuel de lutte contre la dégradation de nos ressources eau et sol par les contaminations d'origine anthropique, l'étude des mécanismes bio-physicochimiques qui régissent leur comportement dans les différents réservoirs environnementaux constitue un enjeu de recherche déterminant en science de l'environnement. Cela passe par la prise en compte du flux, du devenir et de l'impact des contaminants au sein des différentes étapes du cycle d'usage de l'eau.
A différentes échelles, la matière particulaire colloïdale joue un rôle déterminant dans les processus d'atténuation naturelle.Par exemple, dans une eau de rivière, le transfert des contaminants résulte souvent de la compétition entre son transport horizontal hydrodynamique et sa vitesse de sédimentation après attachement à des colloïdes. Dans les sols, ou plus généralement dans les milieux poreux, la migration des particules colloïdales au sein du réseau contribue à la vectorisation ou au piégeage des polluants qui y sont associés. Ainsi l'étude de ces mécanismes contribue à appréhender le devenir des polluants dans l'environnement aquatique et identifier leurs zones d'accumulation finale.