Pauline Martinot soutiendra sa thèse le vendredi 13 décembre 2024 à 9h30 dans l’Amphi Océanomed

Sur le sujet suivant : Distribution et réactivité du Black Carbon dissous en milieu côtier : Application à la baie de Marseille (France) et au delta du fleuve Rouge – golfe du Tonkin (Vietnam).

 

Pauline Martinot

Composition du jury

  • Emma ROCHELLE-NEWALL, Rapportrice, Directrice de recherche, IRD
  • Arnaud HUGUET, Rapporteur, Directeur de recherche, CNRS
  • Melika BAKLOUTI, Examinatrice, Présidente du jury, Professeure, AMU
  • Eva ORTEGA-RETUERTA, Examinatrice, Chargée de recherche, CNRS
  • Xavier MARI, Directeur de thèse, Directeur de recherche, IRD
  • Marc TEDETTI, Co-directeur de thèse, Directeur de recherche, IRD
  • Cam Tu VU, Invitée, Maître de conférences, USTH
 

Résumé

« Cette thèse visait à approfondir les connaissances sur la distribution, les flux et la réactivité biologique et chimique du Black Carbon dissous (DBC), en lien avec la matière organique dissoute (DOM), en milieu côtier. Des campagnes de terrain ont été menées dans la baie de Marseille (1 campagne), l’estuaire de la Van Uc (2 campagnes) et le bras principal du delta du fleuve Rouge au Vietnam (3 campagnes). En laboratoire, les propriétés optiques de solutions de DOM_BC ont été comparées à celles de la DOM marine et terrestre. Les réactivités biologique et chimique de la DOM_BC et du DBC ont été évaluées via une expérience de biodégradation impliquant des procaryotes hétérotrophes marins et des expériences de quenching de fluorescence avec des hydrocarbures aromatiques polycycliques (PAHs).

Dans la baie de Marseille, la concentration moyenne de DBC était de 15.0 ± 5.1 μg C L⁻¹, avec des valeurs élevées près des voies de navigation, reflétant l’influence du trafic maritime. Dans l’estuaire de la Van Uc, la concentration moyenne de DBC était de 27.9 ± 12.7 μg C L⁻¹, et maximale en novembre, après la saison des pluies. Plusieurs sources locales ont été identifiées, et les concentrations de DBC diminuaient de la rivière vers l’estuaire, reflétant l’impact de la phototransformation pendant le transport vers l’océan. Dans le fleuve Rouge, les concentrations de DBC variaient de 29.0 ± 10.2 μg C L⁻¹ en mars à 65.6 ± 12.4 μg C L⁻¹ en septembre. Les concentrations de DBC décroissantes de la ville d’Hanoï vers l’estuaire en juin étaient cohérentes avec l’apport majoritaire du fleuve à l’estuaire. À l’inverse, les concentrations de DBC croissantes vers l’estuaire en mars et septembre semblaient attribuables à des phénomènes d’intrusions d’eau souterraine autour de Hanoï, diluant le DBC en amont en saison sèche, et aux relargages de plus grandes quantités de DBC lessivées par les pluies et transportées par patchs le long du fleuve en septembre. Nous avons estimé que le delta du fleuve Rouge serait responsable d’environ 0.14 % des flux mondiaux de DBC vers l’océan.

L’étude des propriétés optiques de la DOM_BC a permis de proposer un indice de fluorescence, le COX, pertinent pour détecter les produits de combustion en milieu marin. L’expérience de biodégradation a montré une diminution du DBC de 27 à 45 % en 3 mois, selon l’origine du BC, accompagnée d’une baisse de la teneur en DOM_BC (DOC, PAHs, FDOM). La biodisponibilité du DBC était influencée par l’origine, l’oxydation du BC et la dynamique des communautés procaryotes. Les coefficients de partage entre la DOM_BC et les PAHs (phénanthrène et benzo[a]pyrène), mesurés par quenching de fluorescence, étaient de 18 et 265 × 10³ L kg C⁻¹, soit supérieurs à ceux de la DOM naturelle.

Ce travail e thèse a permi de confirmer le DBC comme une composante non réfractaire de la DOM côtière et océanique. Des analyses moléculaires complémentaires, comme par FT-ICR-MS, clarifieraient les sources et approfondiraient nos connaissances sur la modification du DBC par les processus biotiques et abiotiques. »

 

Lien zoom : https://univ-amu-fr.zoom.us/j/81164757165?pwd=Roq3hNGMEaWg4xzbxdIskVbcdci51Z.1

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