Séminaire de l'AT ETE-Biodiversité sur le thème : Des isotopes stables, des guildes trophiques et des assemblages de poissons : Une approche fonctionnelle du couplage benthopélagique dans deux environnements marins contrastés

31 janvier 2020

Le 31 janvier à partir de 14h en amphi Océanomed on vous propose de participer au séminaire de l'AT ETE-Biodiversité animé par notre invité Pierre Cresson, chercheur au Laboratoire Ressources Halieutiques Manche Mer du Nord, Centre Ifremer Manche Mer du Nord, Boulogne sur Mer pierre.cresso@ifremer.fr

Résumé

L’approche fonctionnelle a émergé ces dernières années comme un outil puissant pour décrire, comprendre et prédire la réponse de la biodiversité aux modifications de l’environnement (Mouillot et al. 2013). Parmi l’ensemble des traits fonctionnels existants, les traits trophiques sont reconnus comme assez intuitifs et efficaces pour capturer et synthétiser les interactions interspécifiques (Winemiller et al. 2015). Cette approche a donc largement bénéficié de la généralisation de l’usage des isotopes stables, puis du développement et de la calibration récents d’outils numériques (Cucherousset & Villéger, 2015; Jabot et al. 2017).

Au travers de deux exemples contrastés (Manche Est et Baie de Marseille), l’objectif de cette présentation sera d’illustrer la pertinence de l’approche fonctionnelle trophique pour comprendre l’importance du couplage bentho-pélagique sur la structure des communautés de poissons, en réponse à des variations naturelles ou anthropiques, et également de montrer comment cette approche peut apporter des éléments pour la gestion des systèmes naturels.

En Manche, les résultats mettent en évidence une influence forte du compartiment benthique sur la structure trophique, expliquant notamment la prépondérance des espèces bentho-démersales dans l’assemblage (Kopp et al. 2015 ; Giraldo et al. 2017 ; Cresson et al. in rev.).

Dans la baie de Marseille, l’approche fonctionnelle permet de mettre en évidence que l’implantation des récifs artificiels n’a pas modifié la nature des flux de matière, ni par ailleurs induit un fonctionnement différent de celui d’un assemblage de poisson associé à un substrat dur « naturel », mais a permis une augmentation des flux, à l’origine des augmentations de biomasses observées pour certaines espèces (Cresson et al. 2019).