Campagne BioSWOT-Med : Une campagne réussie !

 

La campagne BioSWOT-Med s'est achevée le dimanche 14 mai après quatre semaines de navigation dans une zone caractérisée par un front persistant entre des eaux atlantiques modifiées d'âges différents à environ 100 km au nord-est de l'île de Minorque (Espagne) sous la trajectoire du satellite SWOT. L'équipe scientifique de BioSWOT-Med est pleinement satisfaite des données acquises et remercie le capitaine et l'équipage du R/V L'Atalante qui ont permis une excellente campagne malgré des conditions météorologiques difficiles.

 

L'équipe BioSWOT-Med et l'équipage du R/V L'Atalante

 

Par l'équipe BioSWOT-Med

Aujourd'hui, dimanche 14 mai, après 4 semaines de navigation, nous sommes enfin de retour à La Seyne-sur-Mer. Notre campagne BIOSWOT-Med est maintenant terminée, à la grande satisfaction de l'équipe scientifique.

Le choix de notre zone d'opération s'est finalement porté sur une zone située à environ 100 km au nord-est de l'île de Minorque (Espagne), sous la trajectoire du satellite SWOT, lancé il y a quelques mois. Juste au début de notre croisière, une surprise très appréciée a été la disponibilité d'images préliminaires, presque en temps réel, de la hauteur de la surface de la mer à partir de SWOT. Ces images, produites pour nous par le projet SWOT (CNES, NASA, et JPL) ont révolutionné notre stratégie, car elles nous ont permis de localiser la position et la forme des fronts ou des tourbillons avec une précision sans précédent de quelques km.

Nous avons également eu la chance d'avoir plusieurs jours sans nuages juste avant la croisière, ce qui correspondait à une séquence de plusieurs cartes de chlorophylle de surface à haute résolution provenant du capteur OLCI-Sentinel 3. Combiné à notre analyse satellitaire terrestre avec la boîte à outils "SPASSO" développée dans le cadre du consortium SWOT-AdAC, SWOT et Sentinel-3 ont dessiné pour nous le paysage marin physique et biologique de notre région.

Nous nous sommes ainsi dirigés vers un front persistant entre des eaux atlantiques modifiées d'âges différents à environ 100 km au nord-est de Minorque. Nous y avons passé trois semaines et avons exploré la dynamique océanique à fine échelle et son impact sur la diversité du plancton. Bien qu'idéale pour nos questions scientifiques, cette région est difficile en termes de navigation. Les forts vents du nord, la tramontane et le mistral, contribuent à la transformation des masses d'eau locales, mais peuvent en même temps créer des conditions difficiles pour les opérations à bord du navire.

Dans l'ensemble, nous avons pu réaliser tous les profils verticaux prévus, et même plus de tirages que prévu pour CTD-rosette, et pour FFADCP et VMP (respectivement, vitesses verticales et turbulence).

Un grand nombre de filets à plancton a été réalisé et le plancton a également été étudié dans des mésocosmes (Waipapa Taumata Rau University of Auckland).

Notre expérience a également bénéficié de plateformes autonomes instrumentées, qui ont fourni des observations à différents endroits du navire simultanément et même pendant les tempêtes. Plusieurs planeurs ont été déployés et récupérés avec succès : deux planeurs MIO (France), un planeur MOOSE (France), le planeur de l'Université de Bergen (Norvège) et le Zooglider SCRIPPS (US). Ce dernier a été récupéré au sud de Minorque où il a été bloqué par de très forts courants, et a été redéployé vers la zone d'étude principale pour être finalement récupéré à la fin de la mission.

Six flotteurs-profileurs ARGO de l'OGS (Italie) et du LEFE-GMMC (France) ont été déployés. Ces instruments dérivent toujours dans la zone d'étude et fournissent des informations très utiles sur l'évolution des conditions post-croisière.

Afin de valider les nouvelles observations du satellite SWOT et d'étudier les détails des courants océaniques, un grand nombre de dériveurs de surface ont été largués : 10 SVP et 10 CODE (OGS, Italie), 20 CARTHE (ISMAR-CNR), 15 eOdyn (consortium international SWOT-AdAC), deux Spotter (LOPS) et 8 SVP supplémentaires de SCRIPPS Inst. (US). Un prototype de bouée dérivante de surface équipée d'un ensemble de capteurs biogéochimiques (ISMAR-CNR, Rome) a été déployé et récupéré avant de quitter la zone d'étude.

L'un de nos prototypes conçus pour mesurer les vitesses verticales, le Vertical Velocity Profiler (VVP), a malheureusement été perdu lors de la première station, probablement en raison d'un dysfonctionnement de l'instrument et/ou du système de positionnement. L'équipe scientifique de MIO a donc amélioré le deuxième prototype, qui a réalisé de nombreux profils verticaux.

Le Moving Vessel Profiler (MVP) (GENAVIR et MIO, France) a réalisé plus de 1400 profils multiparamètres à haute résolution.

Tous les échantillons d'eau pompés ont bien fonctionné, grâce aussi à l'aide et au soutien technique de l'équipage, qui a considérablement amélioré l'équipement des scientifiques avec des pièces fabriquées à bord !

Les acquisitions du cytomètre et du spectromètre sur l'entrée d'eau du thermosalinomètre ont également parfaitement fonctionné et les acquisitions de l'ADCP et du sondeur mono-faisceau ont été pleinement satisfaisantes.

Plus de 500 000 litres d'eau de mer ont été échantillonnés et analysés pour leurs propriétés biogéochimiques.

En conclusion, les scientifiques ont bénéficié d'un navire bien équipé et performant. Le capitaine du R/V L'Atalante Gilles Ferrand et son équipage compétent, enthousiaste et accommodant, méritent nos remerciements pour leur travail qui a permis une belle campagne !

 

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