Elodie Jacob, doctorante MIO MEB, participe actuellement à une campagne britannique en Antarctique.
Dans le cadre de sa thèse, elle est encadrée par Christian Tamburini (équipe MEB) en collaboration avec Vincent Grossi (équipe CEM), Dan Mayor et Kathryn Cook de l’Université d’Exeter dans le cadre des projets H2020 OceanICU, de l’ANR APERO et du projet LEFE CYBER HPZ.
Le 5 février, Elodie Jacob a pris le départ de Punta Arenas (Chili) pour une campagne de huit semaines afin de récolter des données répondant à sa problématique : l’effet de la pression sur la physiologie du zooplancton.
L’équipe travaille sur un projet qui vise à mieux comprendre le stockage du carbone par la pompe biologique et la physiologie du zooplancton qui jouent un rôle clé dans ce processus. En effet, certains zooplanctons et notamment des copépodes migrent en profondeur (1000m ou plus) pour hiverner. Ces animaux convertissent une grande partie de leur nourriture en réserves de graisses (lipides) pendant le printemps et l’été, en préparation pour l’hiver. Lorsqu’ils sont suffisamment gras, ils descendent à plus de 1000m de profondeur, où il fait froid et sombre, pour passer l’hiver. Comme les ours polaires, les copépodes se nourrissent de leurs réserves lipidiques pendant l’hiver.
Cette migration verticale saisonnière des copépodes, riches en graisses, transporte une quantité importante de carbone dans l’océan profond, ce qui représente un composant crucial, bien que mal compris, du cycle global du carbone. L’équipe étudie alors comment ces organismes utilisent les lipides pour réguler leur flottabilité et comment leurs taux métaboliques sont affectés par la pression.
Grâce à cette collaboration, Elodie Jacob a pu participé au programme BIOPOLE regroupant différents organismes britanniques dont la British Antartic Survey qui l’accueille sur son navire, le Sir David Attenborough. Avec les équipements hyperbares de l’HP team à bord, elle pourra simuler la pression de 1000m et examiner comment cela affecte le taux de consommation d’oxygène et leur composition lipidiques des copépodes. Étant donné que ces animaux vivent dans les eaux glaciales de l’océan Austral, ils ont installé un laboratoire contrôlé en température, juste au-dessus de zéro degré Celsius, qui sera leur base pendant la campagne.
L’équipe a fait route vers la Géorgie du Sud dans l’Atlantique Sud, avant de descendre vers la mer de Weddell qui borde l’Antarctique. Ils pourront même croiser le plus grand iceberg du monde, le ‘A23a’, au cours de ce voyage.
