Impact des mégots sur la diversité des bactéries et des métaux dans l'environnement marin

Des chercheurs de l’Institut Méditerranéen d'Océanologie (MIO) et de l’Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (INSTM) se sont donnés comme objectif d’évaluer l'impact des mégots de cigarettes sur la diversité des microorganismes et la libération de métaux dans l’environnement marin en Tunisie.
Les mégots de cigarettes sont le principal déchet plastique retrouvé dans l’environnement, pouvant représenter jusqu’à 40% des déchets ramassés sur les plages de Méditerranée. Chaque année, plus de 6000 milliards de cigarettes sont fumées dans le monde, pouvant conduire à plus d’un demi-million de tonnes de mégots rejetés dans l’environnement. Malheureusement, ces mégots composés principalement de matière plastique sont très faiblement biodégradables et contiennent de nombreux composés toxiques issus de la combustion, pouvant menacer les organismes vivants. Pourtant, nous connaissons actuellement très peu de choses sur le devenir des mégots dans les écosystèmes marins et leur impact sur la faune et la flore marine.
Dans leur étude publiée en 2020 dans « Estuarine, Coastal and Shelf Science », l'équipe de recherche franco-tunisienne a montré que les mégots de cigarettes augmentent les concentrations en fer, manganèse et zinc dans le milieu marin, contribuent à l’acidification de l’eau de mer et modifient la composition des bactéries présentes dans les sédiments de surface en favorisant le développement de bactéries généralement connues pour vivre dans des sites hydrothermaux sous-marins profonds, appelés « fumeurs noirs ».

En savoir plus