Plongée au cœur de la pompe biologique à carbone en milieu tropical !

Les premiers résultats de la bouée HOPE sont là… et nous montrent que le piégeage du carbone par l’océan tropical est un processus hautement dynamique !

Grâce à un échantillonnage horaire inédit, la bouée HOPE nous révèle une variabilité insoupçonnée au sein de l’écosystème marin. En l’espace de quelques heures seulement, la quantité de plancton en surface – ces micro-organismes qui fixent le CO₂ – peut être multipliée par 4, entraînant des variations importantes dans la qualité et la quantité de la neige marine (ces particules riches en carbone qui coulent vers les abysses), modulant à l’échelle du jour la quantité de carbone piégée dans les profondeurs…

L’aventure ne fait que commencer, et la bouée HOPE, élégamment opérée par Jordan Duchêne-Candido, promet de nous livrer des précieuses connaissances pour mieux comprendre le très complexe processus de pompe biologique à carbone sur ces dynamiques fines encore largement méconnues.

Objectif : mieux comprendre, modéliser et prévoir la pompe biologique à carbone, un processus clé dans la régulation du climat.

Dans l’océan tropical, les diazotrophes jouent un rôle majeur, notamment en été austral (Novembre-avril), où ces organismes génèrent de majestueuses efflorescences, et agissent comme un engrais naturel, boostant la chaine alimentaire et la pompe à carbone.

Dernière surprise en date : des efflorescences spectaculaires de Trichodesmium, un diazotrophe tropical, observées en plein hiver austral, autour de la bouée HOPE… Des événements rares en hiver, probablement liés à une vague de chaleur marine durable en Nouvelle-Calédonie (cf. carte Mercator Ocean)*. Ce phénomène pourrait profondément impacter l’écosystème marin hauturier, ce que nous cherchons à déterminer en partenariat avec le projet PPR maHeWa, co-piloté par Sophie Cravatte.

Cette efflorescence nous a permis de lancer des expériences en laboratoire avec les doctorants Ambroise Delisée, Matthieu Savarino et notre collègue microbiologiste Mercedes Camps pour étudier la façon dont ces organismes forment la neige marine, à quelle vitesse elle coule, et à quelle vitesse elle est recyclée, afin d’évaluer la part de carbone issue de ces organismes qui est stockée durablement au fond de l’océan.

Une histoire de science, de collaborations, et d’océan en transformation.

La suite au prochain numéro…

*Mercator Ocean, Copernicus marine Service, en partenariat avec le projet maHeWa effectue des prévisions des vagues de chaleur marines à l’échelle globale, et fournissent dans le cadre de maHeWa des “zoom” NC, en analyse de la situation actuelle, et en prévision : https://lnkd.in/gFT-TvXM

Partager sur :