Les isotopes stables du mercure limitent les voies atmosphériques vers l'océan

Le mercure est l'un des éléments traces les moins concentrés dans l'océan. Pourtant, les faibles niveaux de Hg dans l'eau de mer se bioamplifient des millions de fois le long de la chaîne alimentaire marine, pour atteindre des niveaux nocifs chez les poissons prédateurs et leurs consommateurs humains. Les sources naturelles et anthropiques de Hg dans l'océan restent mal contrôlées. Il a fallu 10 ans de développement pour trouver une méthode permettant de mesurer les isotopes stables du Hg dans l'eau de mer à des niveaux subpicomolaires. Les signatures isotopiques du Hg dans l'océan suggèrent que l'absorption de gaz (Hg0) et le dépôt ionique (HgII) sont d'importance égale (1:1), ce qui est contraire à notre compréhension actuelle (1:3).  Le dépôt de HgII est probablement surestimé de 2 à 3 fois, et l'océan reçoit globalement moins de Hg. Les résultats de l'étude laissent présager que la mise en œuvre de mesures anti-pollution dans le cadre de la Convention de Minamata entraînera probablement une diminution plus rapide des niveaux de Hg océaniques que ce que l'on pensait auparavant.  
 

Reference:

Jiskra, M., Heimbürger-Boavida, L., Desgranges, M., Petrova, M., Dufour, A., Ferreira-Araujo, B., Masbou, J., Chmeleff, J., Thyssen, M., Point, D., Sonke, J. E. Mercury stable isotopes constrain atmospheric sources to the ocean. Nature, https://doi.org/10.1038/s41586-021-03859-8