Six objectifs pour renforcer notre trajectoire positive

L'édito de Valérie Verdier, présidente-directrice générale

Vendredi dernier se sont tenues les J’IRD, les journées de l’Institut, les premières sous ma mandature et dans un format inédit du fait de la crise. J’ai tenu en effet à maintenir ce rendez-vous institutionnel qui réunit nos directeurs d’unité (DU), représentants et délégués régionaux. Nous avons organisé cette rencontre via un dispositif de direct vidéo et de tchat ce qui a permis d’échanger avec eux quelle que soit leur localisation dans le monde, avec à mes côtés l’ensemble de la gouvernance - Corinne Brunon-Meunier, directrice générale déléguée, Isabelle Benoist, secrétaire générale et Philippe Charvis, directeur délégué à la science, confirmé dans cette fonction après le conseil d’administration du 26 juin. Je tiens à remercier l’équipe qui, en parfaite coordination avec les trois pôles de l’Institut, a orchestré ce rendez-vous.

 

Nos deux ministres de tutelles (MESRI et MEAE) nous ont fait l’honneur d’ouvrir cette rencontre par deux séquences vidéos enregistrées. Ils vous remercient et vous témoignent de leurs encouragements  pour les recherches conduites au sein de notre Institut, en rappelant toute l’importance du partenariat avec les pays des Suds notamment dans le contexte actuel de crise.
Frédérique Vidal, notre ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et de l’Innovation nous a transmis la « profonde reconnaissance du Gouvernement pour tout ce que la communauté scientifique a donné à notre pays durant les semaines particulièrement éprouvantes qui viennent de s’écouler » . Elle a souligné l’engagement remarquable de l’IRD dans cette mobilisation générale pour « trouver des solutions, éclairer les décideurs dans leurs décisions et les citoyens dans leurs comportements ». (voir la vidéo)

Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a mis en avant le rôle de tout premier plan que joue l’IRD, « trois lettres qui, aux quatre coins du monde, ne cessent de revenir dans les réunions [qu’il] préside » , dans la stratégie française de riposte solidaire face à la crise pandémique, grâce aux liens que nous avons su tisser avec nos partenaires sur tous les continents. Il a plaidé pour une diplomatie qui replace la science au cœur des débats.
Michel Miraillet, directeur général de la mondialisation au ministère de l'Europe et des Affaires étrangères nous a fait également l’honneur d’être présent et de répondre aux questions des participants.

Je me suis ensuite adressée à l’ensemble des 180 participants. Je tenais, à travers cette J’IRD et maintenant par ce message, à partager les principales priorités que je donne à notre Institut pour les quatre prochaines années. Il s’agit de donner une impulsion plus forte à la trajectoire positive sur laquelle nous sommes. La période que nous traversons et les années à venir sont riches en défis pour la recherche pour le développement.  Les priorités que je fixe doivent nous permettre d'accroître plus encore la force et l’impact du modèle original de partenariat scientifique équitable que nous portons, un modèle unique dans l’écosystème mondial de la recherche.

Il n’y a pas de développement sans science et sans recherche, et pas de recherche sans fonctions d’appui. Je souhaite donc que la science soit au cœur des actions de l'IRD, avec une gouvernance plus proche de vous, de nouveaux espaces d’échanges qui permettent de faire émerger de nouveaux fronts de science interdisciplinaires. Nous devons être à l’avant-garde de la science de la durabilité, développer un mode différent de penser et de faire la science pour apporter des réponses aux questions des citoyens, au Nord et au Sud. Suite au Conseil d’administration du 26 juin qui a installé la fonction de directeur délégué à la science adjoint (D2S A) en charge de la Science de la durabilité, j’ai pris la décision de nommer Olivier Dangles, actuellement directeur par intérim du département ECOBIO. Olivier Dangles prendra officiellement ses nouvelles fonctions début septembre. Il a présenté au cours de cette journée une première réflexion sur le déploiement de la science de la durabilité à l'Institut durant la crise, développée à ma demande aux côtés de Philippe Charvis. Celle-ci s’appuie sur ce que nous apprenons pas à pas de la gestion de crise et mobilise de nombreuses expertises tant scientifiques qu’administratives vers la recherche de solutions concrètes face aux questions et difficultés auxquelles nous sommes confrontés. 

Ma deuxième priorité : renforcer notre modèle de partenariat scientifique équitable au Sud et en Outre-mer. Nous avons près d’une centaine de dispositifs actifs, LMI, JEAI, GDRI-Sud…, véritables outils de la diplomatie scientifique. Il faut, avec nos partenaires, les promouvoir, les faire mieux connaître auprès de nos tutelles, au niveau tant national qu’international. Ceux-ci doivent conduire autant que possible à l’émergence de centres d’excellence dans les pays et auprès des partenaires avec lesquels nous travaillons.

Il est également important de renforcer les liens avec les acteurs et bailleurs du développement, notamment l’Agence française de développement (AFD), avec laquelle nous avons construit de grands projets, comme ARIACOV durant la crise. Europe, philanthropes… nous allons renforcer nos échanges avec de nombreux autres bailleurs du développement dans les prochains mois.

Autre point qui me tient particulièrement à cœur : moderniser, simplifier notre fonctionnement, investir, renforcer l'attractivité de nos emplois, en tenant compte de nos spécificités et en favorisant la synergie avec les autres opérateurs de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Nous devons davantage encore valoriser, innover et porter une science ouverte pour le développement durable. Les ponts que nous créons entre science et innovation, entre recherche et application sont fondamentaux. Ils donnent tout leur sens au modèle que nous portons, et de la même façon nous devons continuer à œuvrer pour renforcer notre rôle de coordination de la science ouverte vers les pays du Sud.

Enfin, je veux conduire une politique forte en matière de parité, en faveur des jeunes et en faveur de l’environnement. Nous avons sur ces fronts des marges de progression importantes. Concernant la parité par exemple, on compte 15 % de directrices d’unité, 30 % de représentantes. Nous devons être volontaires et pragmatiques pour progresser. Je souhaite un « IRD vert », en accord avec nos valeurs, notre modèle, porteur d’un green deal que nous construisons avec nos partenaires au Sud. Notre feuille de route environnementale, présentée lors du conseil d’administration de juin, va dans ce sens.

Ces priorités s’inscrivent dans la continuité d’une trajectoire que je veux très ambitieuse, au service de la recherche et du renforcement des capacités pour le Sud qui sont et resteront toujours ma ligne de conduite. Nous devons exploiter toutes les opportunités qui s’offrent à nous pour mener à bien ce programme.

Nous devons également disposer de toutes nos forces. Avec la fin de l’état d’urgence sanitaire, le 10 juillet, nous retrouvons nos règles normales d'organisation du travail, avec notamment un retour aux dispositifs classiques de télétravail tels qu'ils fonctionnaient avant le 17 mars. Cela n’exclut bien évidemment pas la prise en compte des problématiques de garde d’enfants que certains d’entre vous ont rencontré et qui pourraient persister cet été, et des vulnérabilités face à la maladie. Des dispositions ont été prises en ce sens.

À partir du 1er septembre, nous allons aussi redémarrer les affectations et missions de longue durée hors métropole arbitrées pour 2020. Les formalités administratives et l’achat des titres de transports peuvent d’ores et déjà être engagés. Ces départs seront naturellement contraints par les conditions d'ouverture des pays et les capacités des vols commerciaux. Si j’ai donné cette consigne de redémarrage des affectations et MLD, c’est que nous devons être prêts, dès que la possibilité nous sera donnée, de poursuivre nos travaux aux côtés de nos partenaires au Sud. Prêts mais aussi exemplaires, avec le devoir absolu de respecter les règles sanitaires à l’entrée et lors de nos séjours dans un pays partenaire. 

Le virus continue à circuler, il est toujours là. Où que nous soyons, restons prudents et responsables, respectons toutes et tous les mesures de prévention : distance physique, port du masque, lavage des mains. 

Je vous souhaite en cette période estivale, de très belles vacances, à la fois paisibles et joyeuses.

Prenez soin de vous et de vos proches,

 Valérie Verdier

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