Une approche transversale de la biodiversité : le projet Biodiv'Aquart mis en exergue dans la Lettre AMU de septembre 2021

La présence d’Aix-Marseille Université au Congrès mondial de la nature s’inscrit dans la continuité de son engage-ment pour le développement durable et a permis de promouvoir une approche transversale de la biodiversité.Ainsi AMU a mis en avant les avancées scientifiques de ses chercheurs, à l’instar du projet Biodiv’Aquart mené par Thomas Changeux (MIO, rattaché à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et à Aix-Marseille Université), avec l’historien des pêches Daniel Faget de l’UMR TELEMMe basée à la Maison Mediterranéenne des Sciences de l’Homme (MMSH), Anne-Sophie Tribot (post-doctorante) et Thomas Richard (doctorant). Ensemble, les quatre scientifiques ont pu exposer le fruit de leurs recherches et promouvoir cette approche multidisciplinaire de la biodiversité, qualifiée « d’écologie historique ».Pour Aix-Marseille Université, l’approche transversale de la biodiversité est indispensable. C’est pourquoi un projet de création d’une Unité de recherche consacrée à la question est en cours. « La question de la biodiversité et plus largement du développe-ment durable concerne toute la jeune génération, quelle que soit la discipline. Ce fil rouge de la biodiversité est une piste intéressante pour les formations, car c’est l’avenir », souligne Eric Berton, Président d’Aix-Marseille Université

Biodiv’Aquart : comprendre la biodiversité marine grâce à l’art« Et si les tableaux pouvaient permettre d’observer l’évolution de la biodiversité marine ? C’est en arpen-tant les couloirs du Louvre que l’idée germe dans l’esprit de Thomas Changeux, hydrobiologiste à l’Ins-titut de Recherche pour le Développement (IRD) rattaché à l’Institut Méditerranéen d’Océanologie. Avec l’historien des pêches Daniel Faget de l’UMR TELEMMe basé à la Maison Mediterranéenne des Sciences de l’Homme (MMSH), aidés de plusieurs collègues et étudiants, ils opèrent dans un premier temps l’analyse statistique de près de 80 tableaux datant de la période située entre le 16e et le 18e siècles, et représentant différents « taxons » (groupement d’espèces recouvrant des caractéristiques communes). Ils sont ensuite rejoints par Anne-Sophie Tribot et Thomas Richard, respectivement post-doctorante et doctorant dans le cadre du projet BiodivAquArt pour Biodiversité Aquatique dans l’Art. On peut illus-trer leurs résultats à partir d’une autre œuvre de Frans Snyders, « Le marché aux poissons » (Musée de l’Hermitage) où l’on trouve, à côté de taxon courant comme la carpe, le hareng ou le cabillaud, un marsouin et une loutre qui étaient plus présents et davantage consommés au 16e siècle qu’au 18e. La démarche est complexe : il faut pouvoir distinguer dans un tableau ce qui témoigne d’une situation écologique, du potentiel offert par les techniques de captures et de conservation/transport de l’époque, d’une préférence alimentaire ou bien encore simplement d’un choix esthétique. Il s’agit donc d’avoir une connaissance à la fois historique et scientifique de cette période. »