BathyBot/BathyReef - Un rover et sa station d'accueil pour étudier les abysses

Au delà de mille mètres, nous sommes dans l'océan profond, plongés rapidement dans l’obscurité la plus totale.
Peu étudié, ce vaste espace est le théâtre de phénomènes inédits. C'est là que le carbone organique se transforme en carbone inorganique, mettant en oeuvre des processus qui impactent sur le changement climatique et dont nous ne connaissons pas encore toutes les finesses. Comment quantifier ces flux dans un environnement où à mesure que nous descendons, la température diminue alors que la pression augmente rendant les prélèvements plus difficiles à effectuer. Comment étudier les organismes bioluminescents qui peuplent les profondeurs?

 

 

Le developpement du rover Bathybot et de sa plateforme d'accueil BathyReef, qui seront déployés à 2500 metres de profondeur à partir du 30 janvier 2022 au cours de la campagne EMSO-LO, permettra d'étudier les communautés biologiques vivant au fond de la Méditerranée et les paramètres physico-chimiques océanographiques (oxygénation, température, salinité…). Ils compléteront une ligne instrumentée, appelée Albatross, déployée le long de la colonne d’eau.

Le robot sous-marin benthique BathyBot, développé par l'Institut méditerranéen d'océanologie, est équipé de chenilles pour se déplacer sur le fond sédimentaire et contrôlé par ordinateur depuis la côte. Il embarque des sondes permettant d'effectuer des mesures en temps réel et est muni de deux caméras dont l'une scrutera la bioluminescence avec une telle sensibilité qu’elle n’aura pour seul éclairage qu’une lumière rouge connue pour ne pas effrayer les organismes des profondeurs.
Un câble de 70 m reliant le rover à sa « station d'accueil » Bathyreef, le connectera au réseau du LSPM, pour le pilotage et la récolte de données.

BathyReef, né de la collaboration de l'Institut méditerranéen d'océanologie et du Lab Rougerie+Tangram, a été réalisé par le groupe Vicat. Elle forme une rampe et dévoile un espace suffisemment grand pour que Bathybot puisse se placer et effectuer des observations.
Il a été conçu en béton, un matériau inerte, qui limite son impact sur le milieu profond et sa forme offre aux organismes un récif artificiel facilement colonisable.

Une boîte de jonction scientifique (BJS) permettra de connecter de nouveaux instruments à l’observatoire. Plus qu’une multiprise adaptée aux conditions des grands fonds, c’est un « réseau intelligent » complexe qui assure la transmission de l’énergie aux instruments et l’envoi des données récoltées vers le continent.
La BJS sera mise à l’eau en premier. Ce n’est qu’après l’avoir connectée et vérifié son bon fonctionnement que les quatre premiers instruments seront déployés à leur tour et reliés à la BJS. Les scientifiques pourront ainsi les contrôler depuis leurs laboratoires et accéder en temps réel aux données environnementales acquises.

Vous pourrez suivre le déploiement de Bathybot et Bathyreef en temps réel sur twitter et sur le site de l'Institut méditerranéen d'océanologie.

Suivez les aventures de cet extraordinaire rover à partir du 30 janvier prochain. En attendant, prenez connaissance du large écho que la presse a fait au projet.

 

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Janvier 2022