Eruption du volcan Hunga dans le Pacifique le 15/01/2022 à 4h14 UTC : l'onde de choc atmosphérique et un mini-tsunami détectés par les capteurs du réseau HTM-NET

 

Les stations du réseau HTM-NET, au nombre de 18 actuellement, sont déployées entre Menton et le cap Couronne. Elles sont munies de capteurs de pression, l’un émergé et l’autre immergé, qui permettent d’acquérir sur le long terme avec une périodicité de 2 min les variations de pression atmosphérique et de pression dans l’eau. Le niveau d’eau est ensuite calculé à partir de ces données de pression.

Autant étonnant que ça puisse paraître, bien que les îles Tonga soient situées à environ 17000 km de la France, des variations de la pression atmosphérique associées à l’événement ont été détectées par les stations météorologiques. C’est Julien Lefèvre (INT, AMU), qui travaille au sein du collectif EcoInfo avec Didier Mallarino (notre responsable/gestionnaire des données du réseau), qui avait déjà travaillé avec nous sur des données du réseau, qui a contacté Didier peu de temps après l’évènement pour lui dire que les capteurs atmosphériques du réseau avaient enregistré des variations de pression!

En effet, l’éruption du volcan Hunga le 15/01/2022 a généré une onde de choc atmosphérique qui s’est propagée autour de la terre à une vitesse d’environ 1200 km/h. Une première onde venant du nord, d’une amplitude d’environ 150 Pa, a été détectée par les capteurs atmosphériques des stations vers 20h15 UTC, suivi d’une autre onde, plus atténuée, provenant d’Afrique environ 4 heures plus tard (voir Figure a).

Ces évolutions spatio-temporelles de la pression atmosphérique ont généré des « météo-tsunamis », qui, par phénomènes de résonances, peuvent être amplifiés dans des bassins semi-ouverts, comme les baies ou les ports. On observe sur la Figure b des oscillations marquées du niveau d’eau dans la petite rade de Toulon. Notons que des oscillations, de moindre amplitude, ont aussi été observées au niveau des autres stations HTM-NET.

Les analyses de ce phénomène exceptionnel sont en cours au Laboratoire et en collaboration avec le CEA, chargé du centre d’alerte aux tsunamis CENALT, en partenariat avec le Shom et le CNRS.

Merci encore à Didier Mallarino, Tathy Missamou, responsable technique et Jean-Luc Fuda, qui œuvre avec Tathy pour les opérations d’installation, de calibration et de maintenance des stations HTM-NET, pour leur implication dans le réseau.

 

Figure : (a) Observation des variations de pression atmosphérique pour les stations du Jaï, dans l’étang de Berre, d’Ifremer, dans la petite rade de Toulon, et de Menton, (b) variation du niveau d’eau dans la petite rade de Toulon, stations Ifremer, Tamaris et Lazaret.