Félicitations à Gaël Durrieu (MIO-CEM) qui a soutenu sa thèse le jeudi 15/12 a

Sur le sujet suivant :  "Apports fluviaux et atmosphériques d'éléments traces métalliques et métalloïdes en zone côtière méditerranéenne : cas de la rade de Toulon."

Résumé : Les zones côtières représentent un enjeu majeur en termes d’activités économiques et de préservation d’un bon état chimique et écologique du milieu naturel. Si à l’échelle globale (mer ou océan) les flux de contaminants notamment les éléments traces métalliques et métalloïdes (ETMM) sont relativement bien étudiés et décrits, c’est moins le cas de zones plus enclavées et à une échelle plus locale. La rade de Toulon qui possède une morphologie semi-fermée est entourée d’une métropole importante (450 000 habitants) avec une forte activité anthropique (premier port militaire en France, ports civils, transport de passagers). Ces activités présentes et passées (deuxième guerre mondiale) ont conduit à une forte contamination sédimentaire ainsi qu’un fort gradient de concentrations en ETMM entre le Sud de la grande rade connecté à la mer Méditerranée et les parties les plus enclavées de la petite rade. Dans ce contexte de zone côtière contaminée, l’objectif de ce travail de thèse est d’évaluer la contribution des apports fluviaux et atmosphériques en ETMM à la rade de Toulon. Le mode d’échantillonnage proposé associant des capteurs de terrain, des pièges à particules et des prélèvements ponctuels différenciés entre l’étiage et la crue ont permis d’obtenir une chronique d’apports en ETMM prenant en compte la variabilité météorologique. Les résultats montrent que les apports en ETMM par les rivières (Las et Eygoutier) sont prépondérants durant les crues et dans la fraction particulaire et sont plus particulièrement préoccupant pour le cuivre et le zinc qui dépassent les seuils réglementaires. Dans le Las, l’apport prépondérant reste cependant le cuivre dissous durant les crues. Dans l’Eygoutier, les valeurs obtenues sont inférieures aux mesures précédemment réalisées en 2004. Les apports en étiage sont largement minoritaires, mais des teneurs élevées en cadmium et mercure dans les particules ont été mesurées sans pouvoir identifier leur source. Les apports atmosphériques en ETMM sont dominés par la fraction particulaire avec teneurs dépassant les seuils réglementaires d’un facteur 2 à 4 en cuivre, plomb et zinc. A l’échelle de la rade, les apports fluviaux restent supérieurs (plus de 50% de la somme de ces deux apports) aux apports atmosphériques. En faisant un bilan sur l’ensemble de la rade et en prenant en compte les autres sources existantes (ports,  ruissellement, stations d’épuration, diffusion sédimentaire), la contribution de ces apports est estimée à 4 % pour le mercure, autour de 30 % pour le cuivre et le cadmium et près de 70 % pour le plomb et le chrome. Le bilan des flux d’ETMM dans la rade conduit à décrire la rade comme une source d’ETMM pour la mer Méditerranée. Ceci est confirmé par l’export net
calculé pour le plomb, le mercure ou le cadmium. Pour le cuivre et le nickel, il semblerait que des sources soient manquantes pour confirmer cet export net. Pour le zinc et l’arsenic, la trop grande variabilité empêche une conclusion claire. Cependant ces estimations nécessitent d’être confirmées par une diminution de l’incertitude associée, afin de présenter un bilan mieux contraint.