La fondation Albert II de Monaco et le Parc national de Port-Cros financent une bourse de these regionale sur l'un des sujets suivants

Pour 2020, les thématiques prioritaires retenues (non hiérarchisées) sont les suivantes :

Impact des sangliers sur la biodiversité terrestre

L’arrivée récente par voie naturelle sanglier sur les îles de Port-Cros et Porquerolles induit des impacts sur la faune, la flore et les habitats des îles. L’éradication de ces animaux s’avérant impossible, le PNPC a opté pour une régulation qui s’avère coûteuse et mobilise fortement les équipes de terrain. L’apport attendu de la thèse sera de tenter d’identifier les conséquences biologiques, positives (ouverture du milieu, facilitation de l’expression de banques de graines, espèces patrimoniales favorisées) ou négatives (atteinte à des espèces patrimoniales ou rares, tant végétales qu’animales), de cette espèce sur ces îles. Le débat scientifique au sein du Conseil scientifique n’est en effet pas tranché sur la nécessité ou non pour le PNPC d’être interventionniste vis-à-vis de cette espèce en voie d’expansion.

 

Bagaud (île en Réserve intégrale du Parc national)

Créée en 2006, la réserve intégrale de Bagaud bénéficie d’un plan de gestion décennal depuis 2010. Ce plan arrive à échéance et doit être renouvelé. Les principales actions de restauration écologiques ont été menées, principalement les éliminations des griffes de sorcière et des rats noirs. Des programmes de suivi ambitieux, portant sur les principaux groupes biologiques (reptiles, insectes, oiseaux, plantes patrimoniales) et les habitats, ont été réalisés. Une doctorante bénéficiant d’une bourse de la Région Sud a déjà commencé à traiter une partie des données, principalement sur l’entomologie ; elle soutiendra sa thèse en 2020. L’importante moisson scientifique réalisée durant 10 années, et les prochains suivis qui seront menés, font émerger des questionnements scientifiques qu’il importe d’analyser, notamment la réponse d’un écosystème micro-insulaire à la suppression des facteurs de perturbation que sont les espèces exotiques envahissantes, mais également les impacts indirects des changements globaux maintenant que les impacts directs (aménagement, fréquentation, espèces envahissantes) sont maîtrisés.

 

Communautés de poissons dans les zones ressources

Port-Cros dispose depuis des années de zones interdites à la pêche. Des changements dans les communautés de poissons sont pourtant encore perceptibles. La mise en place de la zone ressource à Porquerolles en 2007, renforcée et agrandie en 2015, permet de disposer d’une nouvelle zone fortement protégée dans laquelle les peuplements de poissons vont évoluer rapidement. L’objet de la recherche sera, sur la base des données en cours d’acquisition dans cette zone mais aussi en dehors, de caractériser ces évolutions et de les confronter aux variations observées à Port-Cros ou dans d’autres aires marines protégées. Ce travail doit permettre d’aider à l’émergence d’autres zones fortement protégées tant en cœur de parc national qu’au sein de l’aire maritime adjacente, et à la mise en place d’un suivi coordonné et d’envergure à l’échelle de tout le territoire du PNPC.

 

Capacité de charge et biodiversité terrestre

Depuis 2016, le PNPC porte une démarche intitulée « capacité de charge et caractère de l’île de Porquerolles » visant à réguler les pics de fréquentation observés en saison estivale sur cette île. Cette démarche a produit un plan d’actions aujourd’hui en cours de mise en œuvre ainsi qu’une dizaine d’études et recherches dont certaines relatives à la définition de seuils mettant en lien le niveau de fréquentation d’une part et les impacts avérés sur les composantes biologiques d’autre part. Des études ont déjà été réalisées portant sur les chilopodes, et certains autres composantes de la faune, la flore et les habitats des plages et arrière-plages, mais la définition d’un ou de plusieurs indicateurs nécessite encore de pousser les recherches plus avant. Il s’agira aussi de faire le lien entre les pressions et impacts humains, et l’expression de ces indicateurs biologiques.

 

Reconstitution des massifs après incendies (incluant le site du Cap Lardier qui a brûlé en 2017)

Le risque d’incendie est au cœur de l’action du PNPC tant il est important chaque été. Le PNPC agit tant en information, sensibilisation, qu’en prévention, verbalisation, aménagement. Pour autant, de grands feux se produisent encore, comme par exemple en 2017 au Cap Lardier et sur d’autres sites littoraux. Suite à ces incendies, le PNPC a initié une série de suivis pour comprendre les mécanismes écologiques post-incendies et envisager aussi des modalités d’intervention pour réduire l’érosion ou encore favoriser l’apparition de communautés moins sensibles au déclenchement de ces incendies. L’ensemble de ces suivis va générer un jeu important de données valorisables au travers d’une thèse pour mieux comprendre le processus de résilience écologique des massifs après ces incendies et améliorer les méthodes d’intervention du PNPC sur ces forêts en prévision de ces incendies.

 

Sociologie et science politique sur l’adhésion des communes au Parc national de Port-Cros

Rédigée entre 2012 et 2015, la charte du PNPC concernait un territoire optimal de 11 communes littorales. A l’issue de sa rédaction, seules 5 des 11 communes ont choisi d’adhérer à la charte promouvant un développement durable des territoires. Il apparaît particulièrement important d’analyser les facteurs qui ont conduit certaines communes à délibérer favorablement ou défavorablement à ce projet de territoire. L’analyse en elle-même est intéressante, mais elle devrait également être éclairante pour apporter des éléments positifs afin de susciter l’engagement de tout ou partie des 6 communes qui n’ont pas, à ce jour, souhaité adhérer.