Natascha SCHMIDT (équipe CEM) soutiendra sa thèse le : Jeudi 5 Septembre à 14:00, Amphithéâtre Océanomed,

Sur le sujet suivant : "Présence dans l'environnement et flux des contaminants organiques d'intérêt émergent dans la zone côtière nord-ouest de la Méditerranée et dans le Rhône".

Directeur de thèse :M. RICHARD SEMPERE, DIRECTEUR DE RECHERCHE
Co directeur : M. JAVIER CASTRO-JIMENEZ, CHARGE DE RECHERCHE

Résumé

La pollution chimique est devenue une menace mondiale pour l'environnement, y compris les écosystèmes marins, qui reçoivent d'importantes charges de contaminants par les eaux usées et les apports fluviaux, entre autres. Les phtalates (PAEs), les esters organophosphorés (OPEs), les bisphénols (BPs) et les composés perfluorés (PFCs) sont des produits chimiques organiques synthétiques utilisés dans divers produits. Les PAEs et les BPs sont des plastifiants courants ainsi que les OPE non halogénés.  Les OPE halogénés sont principalement utilisés comme retardateurs de flamme et sont considérés comme des substituts des polybromodiphényléthers (PBDE), qui ont été interdits par la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants. Les PFCs ont des propriétés hydrofuges et oléofuges et sont donc utilisés dans la fabrication de textiles résistants et de polytétrafluoroéthylène, mais aussi dans les mousses extinctrices. Ces composés organiques qui sont largement répandus dans l'environnement en raison de leurs taux élevés de production et d'utilisation et de l'insuffisance du cadre réglementaire, suscitent des inquiétudes croissantes en raison de leurs propriétés éprouvées ou soupçonnées de perturbateurs endocriniens et/ou cancérogènes. Avec d'autres polluants environnementaux, tels que les microplastiques, ils exercent une pression anthropique croissante sur les milieux aquatiques. Leur variabilité temporelle et spatiale, leur occurrence et leurs sources locales, leur distribution dans différents compartiments et leurs interactions avec les organismes, entre autres, ne sont pas bien caractérisées et de nombreuses questions demeurent ouvertes. Dans cette thèse, plusieurs de ces aspects ont été étudiés à l'échelle de la Baie de Marseille (Méditerranée Nord-Ouest) et du Rhône. Dans une première étude, les taux quotidiens de transport de microplastiques pour le Courant Nord de la Méditerranée (CNM) (0.18-86.46 t) et le Rhône (0.20-21.32 kg) ont été estimés à partir de la collecte de 3,193 microplastiques dans la zone d'influence du CNM, la baie de Marseille et le Rhône et son panache. Deuxièmement, des additifs plastiques organiques ont été analysés dans le Rhône et il a été estimé que 13.7 à 148 kg d'additifs plastiques organiques dissous sont exportés chaque jour par le Rhône, ce qui indique que le relargage potentiel par les microplastiques (de surface) ne peut pas expliquer entièrement les concentrations des additifs présents dans la phase aqueuse dissoute. Dans la troisième partie, les PFC ont été analysés dans la baie de Marseille et dans le Rhône et il a été observé que les concentrations d'acide perfluorooctanesulfonique (PFOS) dépassaient la norme de qualité environnementale moyenne annuelle de l'UE dans plus de 80% des échantillons. De plus, il a été démontré par modélisation numérique que les intrusions du Rhône peuvent transporter d'importantes quantités de PFOS dans la baie de Marseille. Dans la quatrième section, l'accent mis sur la baie de Marseille a montré que les échantillons de zooplancton en particulier présentaient des quantités élevées d'additifs plastiques organiques, tandis que les échantillons d'eau et de sédiments n'étaient que modérément ou légèrement contaminés. Ainsi, le phtalate de diéthylhexyle (DEHP) était le plus abondant dans les échantillons de zooplancton, avec une large gamme de concentrations (309 ng g-1 dw - 40 µg g-1 dw). Enfin, des échantillons d'eaux de l'Atlantique Nord tropical ont permis de faire des comparaisons entre les régions côtières (baie de Marseille), fluviales (Rhône) et éloignées (Atlantique Nord tropical). Alors que dans la baie de Marseille, la dynamique des contaminants était dominée par les apports côtiers (décharge de la STEP, activités portuaires) et fluviaux, le transport à moyenne et longue distance s'est produit dans l'Atlantique Nord tropical, où les contaminants provenaient du fleuve Amazone et étaient ensuite transportés par le courant du Nord Brésilien.

 

Mots clés : phtalates, contaminants organiques, plastifiants, pollution, microplastiques, Baie de Marseille.